Michelle Allen : se laisser porter par le vent - Centre de Création Diffusion de Gaspé

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15.11.2022
Michelle Allen : se laisser porter par le vent

Cet article est tiré du numéro d’automne 2022 de CCDG le magazine. Procurez-vous votre copie à l’une de ces adresses de confiance ou téléchargez-le en format numérique!

Michelle Allen est l’autrice de certaines des séries les plus marquantes d’une télé québécoise qu’on sait foisonnante. Ses études en médecine ne la destinaient pas à signer des scénarios phénomènes comme Fugueuses, Destinées ou L’échappée… Mais dans un milieu où les parcours atypiques sont souvent la norme, les sources d’inspirations et les méthodes de travail sont infinies.

Membre du conseil d’administration du CCDG depuis 2020, cette Gaspésienne d’adoption nous parle d’un territoire indomptable et d’une vie culturelle vibrante.

MICHELLE, ON VOUS CONNAÎT POUR UNE VARIÉTÉ DE SÉRIES, DE TÉLÉROMANS ET DE FILMS À SUCCÈS. QU’EST-CE QUI VOUS A MENÉE À L’ÉCRITURE?

Tout a commencé avec le théâtre, qui est arrivé dans ma vie alors que j’étudiais la médecine à l’Université de Montréal. Une simple activité parascolaire m’a amenée sur les planches et je suis immédiatement tombée en amour. J’ai passé des auditions et j’ai dû faire le choix entre les arts et la médecine. Ce fut une énorme décision à prendre mais j’ai suivi mon instinct et j’ai tracé un autre chemin, qui m’a fait passer entre autres par le Conservatoire d’art dramatique de Montréal et une maîtrise en études littéraires. La médecine m’a malgré tout beaucoup aidée. Mon esprit cartésien m’est toujours utile parce que l’écriture et la construction de scénario d’une série à long souffle est quelque chose de très mathématique; il y a un rythme à établir, comme en musique. Ce qui n’empêche pas l’intuition et l’imagination de jouer un rôle important dans mon écriture.

QU’EST-CE QUE LA GASPÉSIE VOUS INSPIRE D’UN POINT DE VUE CRÉATIF?

J’habite une partie de l’année dans le quartier Villeray à Montréal. C’est en m’établissant ici que j’ai compris, du moins en partie, la notion de territoire en création. J’ai constaté que le territoire agit, oui, mais je ne pourrais dire comment, concrètement.

Je viens du théâtre. On se pose des questions sur la vie, la mort, le Bien, le Mal… Ici, en Gaspésie, l’agitation ralentit et les questions se transforment. On s’interroge sur notre place dans le monde, la force des éléments… Parce que notre arrogance d’humain tout-puissant nous fait parfois penser qu’on peut tout contrôler. Mais ici, quand il vente, il vente en chien, et quand il neige et que tu es en auto, tu t’arrêtes! Les questions liées à la création passent en  quelque sorte de l’anecdotique à l’essentiel.

POURQUOI T’IMPLIQUER SUR LE CA DU CCDG?

Je suis d’abord une grande amoureuse des arts de la scène. Quand Josée [Roussy, directrice générale et artistique] m’a approchée, c’était naturel pour moi d’accepter de m’impliquer. Gaspé a de multiples facettes: il y a le sport, le plein-air, la chasse, la pêche, l’institutionnel… Mais il y a aussi toute une vie artistique et culturelle que je ne connaissais pas. Le CCDG donne tellement à sa communauté, c’est extraordinaire. Que ce soit de l’humour, du théâtre, des projections sur la Cathédrale [l’œuvre REBO(U)ND présentée cet été dans le cadre de CCDG Espaces Ouverts], c’est tellement vivant!

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